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Article la Tribune : Certains compteurs électriques surestiment largement la consommation réelle

Date

Le lundi 27 mars 2017

Lieu

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56 420 Cruguel
(Lat. : 47.87861 Long. : -2.59556)

Sujet

Voici l'article publié sur le site de “la Tribune” : www.latribune.fr.

Les chiffres indiqués sur un compteur sont-ils forcément le reflet de la consommation d'un ménage ? (Crédits : REUTERS/Albert Gea.)

Les appareils de mesure électrique affichent des données erronées parfois six fois plus importantes que la réalité, selon une étude menée par deux universités néerlandaises. Le compteur français “Linky” n'est pas concerné selon ses constructeurs. L'ESMIG, qui regroupe les principaux fabricants de compteurs en Europe a largement critiqué l'étude.

Les compteurs électriques intelligents mesurent-ils vraiment de façon précise notre consommation électrique ? La réponse à cette question peut paraître évidente tant l'objet semble indispensable dans notre quotidien. Pourtant, les mesures effectuées par certains compteurs peuvent donner des résultats complètement faussés - près de six fois supérieurs à la consommation réelle -, selon une étude publiée le 3 mars dans la revue scientifique IEEE Electromagnetic Compatibily Magazine.

Des compteurs inadaptés aux nouvelles ampoules

Menée par l'université de Twente (Pays-Bas) en collaboration avec l'université d'Amsterdam des sciences appliquées, l'étude a connecté neuf compteurs intelligents, construits entre 2004 et 2014, à un tableau électrique afin qu'ils mesurent la consommation de différents appareils. Au terme de l'expérimentation, cinq des neufs compteurs testés affichaient des données bien plus élevées que la consommation réelle - un écart allant jusqu'à 582% a été constaté - tandis que deux autres compteurs étaient nettement en deçà de la réalité - environ 30% - , comme le raconte un article publié sur le site de l'université de Twente.

La principale raison de cet écart est dû aux nouvelles technologies en matière d'éclairage domestique. Les nouvelles ampoules à basse consommation et LED altèrent en effet la forme “parfaite” du courant électrique, qui devient plus difficilement mesurable. Ainsi, les compteurs utilisant l'effet Hall, qui "produit une tension à l'image exacte du courant sortant", ont sous-estimé la consommation réelle. A contrario, ceux utilisant l'enroulement de Rogowski, qui mesure le courant alternatif, l'ont sur-estimée.

“Les compteurs électriques que nous avons testé répondent à tous les critères légaux et sont certifiés. Cependant, ces critères n'ont pas suffisamment tenu compte des dispositifs de commutation modernes”, déplore Frank Leferink, professeur de Compatibilité électromagnétique à l'université de Twente, cité dans l'article.

Si ce problème peut sembler technique et lointain, il concerne potentiellement de très nombreux ménages, les compteurs communicants étant de plus en plus présents dans les foyers.

Le compteur français "Linky" pas associé à l'étude

Dans un communiqué de presse transmis le 15 mars, les constructeurs du compteur intelligent “Linky” (Sagemcom, Itron, Landis+Gyr, Ziv, Cahors et Elster) et l'entreprise Enedis (ex-ERDF) ont “certifié ne pas être associé à l'étude” néerlandaise, bien que le site d'Engie induise en erreur en écrivant que "le principe de comptage de Linky est plus ou moins le même que celui de son prédécesseur", qui utilisait l'effet Hall, sous-estimant la consommation réelle.

“Sagemcom, Itron, ZIV et Elster développent des compteurs Linky qui n'utilisent pas de capteurs à effet Hall ou Rogowski pour l'acquisition métrologique, car ils reposent sur une mesure réalisée via un « shunt » (résistance de faible valeur) pour les compteurs monophasés et/ou un transformateur de courant pour les compteurs triphasés. Le constructeur Landis+Gyr utilise une méthode différente de mesure basée sur une solution Embedded Coil qui garantit l'ensemble des exigences légales métrologiques pour toutes les conditions représentatives du terrain”, détaillent les constructeurs dans leur texte.

“En matière de fiabilité métrologique, les compteurs Linky répondent à la norme MID”, ajoutent-ils, précisant qu'elle “permet de s'assurer que les dispositifs de commutation, telles les ampoules à basse consommation ou LED, sont parfaitement intégrées et comptabilisées par les compteurs”. Ces mêmes ampoules étaient responsables des erreurs de métrologie dans l'étude néerlandaise.

Critiques des principaux fabricants européens de compteurs

Dans un communiqué transmis à des journalistes le 27 mars et publié sur son site, l'European Smart Metering Industry Group (ESMIG), qui regroupe les principaux fabricants de compteurs en Europe, a critiqué les conditions dans lesquelles s'étaient déroulés les tests de l'Université de Twente, estimant qu'elles n'étaient reproductibles “dans aucun scénario de ménage imaginable”. L'ESMIG souligne notamment qu'il serait surréaliste qu'un ménage connecte 30 ampoules LED à un même variateur de lumière.

“Cette combinaison de composants non-compatibles crée de substantielles émissions électromagnétiques qui dépassent largement les niveaux maximums autorisés par les directives européennes et les normes connexes. […]”, est-il souligné.

“Malheureusement, […] la communication de l'Université de Twente laisse l'impression que ces conditions pourrait vraisemblablement se produire chez n'importe quel ménage lorsque du matériel largement répandu et conforme à la réglementation européenne (CE) est utilisé. C'est faux.”

Et de conclure : “Il n'y a pas de raison de remettre en question la technologie de compteur intelligent.”

agenda/ccce/article_lt_certains_compteurs_electriques_surestiment_largement_la_consommation_reelle.txt · Dernière modification : 04/05/2018 09:26 de webmestre

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