Le mardi 16 janvier 2018

Le conseil municipal a rendu un avis défavorable à la réouverture de la carrière de Kériel de Naizin. Pour la commission environnement, les études d'impact sont jugées très incomplètes…

La société CGMO (Carrières et matériaux du Grand Ouest), a déposé en préfecture une demande de renouvellement de son autorisation d'exploiter la carrière de Kériel, à Naizin, depuis longtemps en sommeil. Les élus, réunis en conseil municipal, vendredi, avaient à rendre un avis après l'enquête publique qui s'était déroulée du 28 novembre au 29 décembre 2017.

Un conseil très majoritairement opposé

Lors du vote à bulletins secrets, sur 41 votants, trente et un élus se sont prononcés contre la réouverture, huit pour et deux se sont abstenus. Ils se sont ainsi majoritairement ralliés à la commission environnement, laquelle a étudié le projet, point par point.

Elle déplore notamment « la faiblesse, de l'étude d'impact, l'inexactitude de certaines données, et l'absence de méthodes alternatives aux tirs de mine ».

Anne-Marie Le Sauce, présidente de ce groupe d'élus, a notamment énuméré toute une liste de points laissés, selon elle, sans réponse : impact de la poussière sur les cultures de légumes, impact du bruit et des vibrations sur les volailles des installations classées, risques pour les constructions environnantes, impact de la circulation des semi-remorques sur les voies communales et routes secondaires, et absence de compensations pour les dégradations…

Des inquiétudes quant à l'ancienne décharge

La commission dénonce également « l'absence d'information du public et de déclaration en mairie concernant les tirs de mines » et, surtout, « l'absence de contrôle sismique et d'alternative aux tirs de mines, au niveau de l'ancienne décharge communale », située à côté, dans une ancienne carrière.

Ce dernier point pose le plus de problèmes. « L'impact des vibrations sur l'ancienne décharge n'a pas été étudié. La gestion d'éventuels écoulements importants de lixiviats (eaux polluées), d'hydrocarbures, voire la présence de fissures ou l'effondrement de la paroi séparant la carrière de l'ancienne décharge, n'ont pas été envisagés », détaillent les membres de la commission qui relèvent enfin que « l'évaluation des risques sanitaires sur l'eau et l'environnement n'a pas été réalisée ».

Le maire « plutôt favorable »

Gérard Corrignan, maire, a rappelé que, quel que soit l'avis des élus et du commissaire enquêteur, la décision finale revient à la commission préfectorale.

« À titre personnel, je suis sensible aux inquiétudes des riverains, et la présence de l'ancienne décharge pose problème. En tant que maire et président de CMC (Centre Morbihan Communauté), je suis plutôt favorable à l'exploitation du point de vue économique », a informé le maire.

À l'issue du conseil, le collectif anti carrière s'est dit soulagé : « Une première bataille est gagnée ! »